Rencontre avec Anne-Charlotte et Guillaume, les créateurs de The Rolling Shop, un fashion-truck qui valorise les jeunes marques de mode françaises.

En 2012, Anne-Charlotte et Guillaume achètent un vieux van pour 1500 euros en rentrant de vacances. Alors que le concept des fashion trucks américains les font rêver, ils créent The Rolling Shop et aménagent leur bolide de compète (une Estafette Renault de 1973) pour sillonner les routes de France. Anne-Charlotte et Guillaume partent ainsi à l’aventure, de festivals en marchés côtiers, de salons mode en pop-up stores. Cette mobilité leur permet ainsi de promouvoir les jeunes marques de prêt-à-porter “made in France” et les talents mode de demain.

Faiseurs de Boite a posé quelques questions à ces mordus de liberté, créatifs et passionnés de voyages. Rencontre avec deux jeunes entrepreneurs inspirés par tout ce qui les entoure… d’un beau coucher de soleil, aux fesses de Nicki Minaj (pourquoi pas !).

Qui se cache derrière The Rolling Shop ?

Nous sommes deux à nous occuper de The Rolling Shop : Anne-Charlotte, 27 ans, diplômée de Sup de Co Reims et directrice des achats, des productions et des multiples tâches administratives dont la France a le secret.

Il y a aussi Guillaume, 34 ans, musicien à la retraite, directeur commercial, de la communication et chef du personnel.

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Quand est né The Rolling Shop et quel est son concept ?

Dès le retour de nos vacances en 2012 avec l’achat sur Le Bon Coin d’un vieux van vintage trop cute, une Estafette Renault de 1973.

The Rolling Shop est le premier fashion truck français, le seul à traverser le pays et le seul à se consacrer aux jeunes marques de prêt-à-porter françaises. Aujourd’hui, The Rolling Shop est aussi une boutique physique dans le quartier du Marais à Paris, un e-shop et une gamme de produits sous sa propre marque.

The Rolling Shop est devenu un distributeur dynamique dont la spécificité est la mobilité. La plupart de nos clients ont entre 20 et 35 ans, mais nous nous adressons à tous ceux qui aiment la mode et qui ne souhaitent pas porter les mêmes fringues que tout le monde, tout en restant à un prix accessible.

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Comment avez-vous eu l’idée d’un fashion truck ?

Nous avons découvert le concept en lisant un article du magazine Glamour dédié aux fashion trucks américains. Et puis, le fait de s’ennuyer dans nos jobs respectifs, également dans le domaine la mode, nous a motivé à nous lancer dans l’entrepreneuriat. Enfin, c’était pour nous l’opportunité de travailler ensemble, de créer, de voyager, de construire quelque chose qui nous ressemble.

Combien de personnes travaillent pour The Rolling Shop ?

Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 7 personnes et nous arrivons à vivre de notre activité.

“Nous n’avons pas rencontré beaucoup de difficultés. Quelques pannes de truck seulement !”

En combien de temps avez-vous créé votre entreprise ?

Cela a été assez rapide. La structure juridique a été créée en septembre 2012, le truck acheté le mois suivant, et notre premier pop-up store a ouvert en novembre. Nous avons enchaîné les pop-up stores jusqu’en avril puis nous avons pris la route en mai jusque fin août pour un tour de France à la rencontre des jeunes marques de mode françaises et du public. Nous adorons cette partie du projet : les festivals de musique, les salons, les marchés côtiers auxquels nous participons.

En septembre 2013, nous avons loué une boutique. Nous avons fini par acheter notre première boutique en mars de 2015 et nous espérons continuer ainsi.

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Comment avez-vous réussi financièrement à monter ce projet ?

Nous nous sommes débrouillés tout seuls afin acheter le truck pour 1500€. Nous l’avons ensuite décoré nous-mêmes. Grâce aux relations de Guillaume avec son ancien employeur, nous avons pu nous associer à lui dans divers pop-up stores. Ensuite, nous avons à chaque fois réinvesti les bénéfices obtenus.

Nous n’avons pas rencontré beaucoup d’obstacles. Quelques pannes de truck seulement ! Sinon, les seules difficultés auxquelles nous avons eu à faire étaient d’ordre d’administratives.

Pour vous, est-ce simple de créer son entreprise aujourd’hui en France ?

Ce n’est pas si compliqué que ça. Cependant, il faut être prêt à se prendre la tête sur l’aspect administratif et être à peu près capable de gérer aussi bien la création que le commercial, la communication, la finance, la comptabilité, l’aspect juridique, etc. Cela pourrait effectivement en freiner plus d’un !

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Quelles qualités avez-vous développées en tant que jeunes entrepreneurs ?

Monter sa propre affaire est beaucoup plus stimulant, enrichissant et valorisant que de travailler au sein d’une entreprise qui ne nous satisfait pas pleinement. En matière de compétences, nous sommes obligés de toucher à tous les domaines ce qui nous apprend à être polyvalents.

“Plus on est heureux, plus on est créatif”

Un conseil à donner à quelqu’un souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Il faut bien se rendre compte de tout ce qu’implique la création d’une entreprise. Je conseille d’en faire le plus soi-même au début du projet pour tout comprendre, et ensuite déléguer. Il est essentiel de faire une étude de marché poussée. Enfin, je pense qu’il faut s’entourer des personnes capables de vous aider. Il ne faut pas hésiter à lancer sa boîte tant que l’on est en études (pour le réseau) ou bien au chômage (pour la trésorerie).

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Aujourd’hui, quel bilan pouvez-vous dresser de votre entreprise ?

Nous sommes très fiers du travail accompli et il reste encore énormément à faire, c’est très excitant !

Qu’est-ce qui vous inspire et vous motive ?

Un coucher de soleil, un clair de lune, les fesses de Nicki Minaj… Plus sérieusement, tout est source d’inspiration, le bonheur en premier lieu. Plus on est heureux, plus on est créatif. Ce qui nous motive, c’est la perspective d’une belle retraite en Toscane avec nos vignes et nos bufflonnes … si tout se passe comme prévu !

“Petits, on voulait être des putains de rock stars en tournée. Aujourd’hui, on a fait la tournée, c’est déjà pas mal !”

Une anecdote ?

Le guitariste du groupe « La Femme » est venu faire son shopping dans notre fashion truck en string, durant le festival Hog Hog 2014. C’était drôle.

Un rêve un peu fou ?

Être le premier fashion truck sur la lune !

Que rêviez-vous de faire comme métier quand vous étiez petits ?

On voulait être des putains de rock stars en tournée. Aujourd’hui, on a fait la tournée, c’est déjà pas mal !

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The Rolling Shop en chiffres

6
Employés
100
Appels téléphoniques par semaine
5
Demandes de marques par jour
60
Marques distribuées
30 000
Kilomètres sur les routes

Crédit photos : The Rolling Shop

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