Avec son Ozarium, Pierre, fondateur de CitizenFarm, incite à la culture de ses fruits et légumes en ville grâce au système de l’aquaponie.

Cultiver ses plantes aromatiques ou ses tomates cerises pour l’apéro de manière 100 % naturelle, chez soi et en ville, c’est possible ! Et c’est Pierre Osswald qui s’est creusé la tête pour y parvenir. Ce jeune entrepreneur a créé en 2013 CitizenFarm. Avec son produit phare, l’Ozarium, Pierre s’appuie sur un système de culture qui sort de l’ordinaire, à savoir l’aquaponie.

Ce jeune entrepreneur toulousain fait le bonheur des grands (avoir des plantes aromatiques toute l’année, c’est plutôt chouette) et des petits, puisque l’Ozarium constitue un vrai support pédagogique. D’ailleurs, son aquarium-potager est déjà utilisé dans plusieurs écoles pour faire comprendre aux enfants comment fonctionne la nature.

Pierre, tu es le fondateur de CitizenFarm, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Pierre Osswald, j’ai 28 ans. Je vis à Toulouse et j’ai créé CitizenFarm depuis un peu plus d’un an.

Quel est le concept de CitizenFarm ?

L’objectif de Citizenfarm est de montrer aux citadins qu’il est possible de cultiver ses propres fruits et légumes 100% naturels chez soi, même dans de petits espaces. CitizenFarm s’appuie sur la connaissance d’une technique de culture un peu spéciale : l’aquaponie. Le principe est très simple : cela nécessite juste un aquarium et un poisson. Ce système est au fondement de notre produit phare : l’Ozarium.

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Qu’est-ce que l’Ozarium exactement ?

Il s’agit d’un aquarium dans lequel vivent des poissons, que l’on appelle « combattants », aussi appelés bettas splendens. L’originalité, c’est que l’on se sert des excréments de ce poisson comme engrais naturel (comme à la campagne !) pour nourrir les plantes qui poussent à l’extérieur, sur le couvercle de l’aquarium. En se nourrissant de ces nutriments, les plantes nettoient l’eau de l’aquarium. On peut cultiver ainsi du basilic, de la menthe, des petites tomates cerises ou même des fraises. Les plantes sont, bien entendu, comestibles et complètement naturelles !

L’Ozarium permet d’avoir chez soi un aquarium qui se nettoie tout seul (hourra !). En plus de faire pousser des plantes pour votre cuisine, l’Ozarium est super pour les enfants, car il leur permet d’apprendre le fonctionnement de la nature de façon très simple.

“Je peux cultiver des tomates, des salades et même des fraises dans mon appartement”

Comment l’idée de créer CitizenFarm t’est venue ?

Mon grand-père est agriculteur et j’ai grandi dans une grande ferme. J’ai toujours eu l’habitude de manger de bons fruits et légumes qui venaient juste d’être ramassés dans les champs. Alors quand j’ai aménagé en ville pour mes études, j’ai essayé de faire pareil, de cultiver des légumes, mais dans 25m2 au 4e étage, c’est plus difficile !

Heureusement, l’aquaponie existe. J’ai bricolé mon premier système de culture dans mon appartement, il y a trois ans maintenant. Il fait la taille d’un grand dressing et je peux cultiver des tomates, des salades, et même des fraises. De bouche à oreille, mes amis ont voulu le même, puis leurs enfants. Je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul intéressé !

Que défends-tu à travers ton entreprise ?

À travers CitizenFarm, j’essaie de prouver au plus grand nombre qu’il ne faut pas forcément avoir de grands champs à côté de chez soi pour s’intéresser à la nature. Il est possible de découvrir celle-ci même en ville. C’est une chose à laquelle je suis profondément attaché, car c’est la première étape pour aimer la nature. Et il paraît qu’on protège ce que l’on aime, non ?

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Tes études t’ont-elles aidé à mener à bien ce projet ?

Oui, bien sûr. Mes études m’ont permis d’apprendre toutes les bases nécessaires à la création et surtout à la gestion d’entreprise. Je suis également passé par l’incubateur de mon école, qui m’a accompagné dans la création de CitizenFarm.

Que t’a apporté cet incubateur ?

Faire parti d’un incubateur est une grande chance pendant les premiers mois de la création d’une entreprise, cela évite de se retrouver tout seul. On peut profiter de l’émulation collective qui fait la force du lieu. Par ailleurs, le réseau professionnel à Toulouse est très solidaire, cela nous a permis et nous permet encore d’obtenir beaucoup d’aide et de conseils !

“Je pense que la plus grande erreur est de se dire : “d’abord j’acquiers de l’expérience dans un grand groupe et ensuite, je créerais mon entreprise”. Il faut foncer !”

Combien êtes-vous à travailler au sein de CitizenFarm ?

Désormais, nous sommes quatre à travailler chez CitizenFarm ! Victor s’occupe de la partie technique et du développement des nouveaux produits, Sandy crée nos supports de communication, donne régulièrement des nouvelles à nos clients via les réseaux sociaux et a toujours des bonnes idées pour faire des trucs originaux. Enfin, Nicolas s’occupe de conseiller au mieux nos clients.

Un conseil à donner à ceux qui souhaitent créer leur entreprise ?

Foncez ! Je pense que la plus grande erreur est de se dire : « d’abord j’acquiers de l’expérience dans un grand groupe et ensuite, je créerais mon entreprise ». À mon avis, c’est beaucoup plus dur de tout abandonner pour créer son entreprise quand on a 35 ans, une famille, un crédit pour la maison et un canari jaune que lorsqu’on a une vie étudiante. Il faut oser et surtout parler très vite à ses clients. Je pense qu’il ne faut pas créer son produit ou service parfait tout seul dans son coin !

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Qu’as-tu appris en tant que jeune entrepreneur ?

Avant, il me fallait du temps pour me concentrer sur un sujet et être efficace dans mon travail ! Aujourd’hui, je suis capable de switcher très vite entre plusieurs tâches. Je pense que c’est une qualité importante lorsque l’on crée son entreprise.

Une anecdote à partager concernant CitizenFarm ?

Le meilleur souvenir que je garde est le premier salon que j’ai fait avec l’Ozarium, au tout début de l’aventure. Il n’y avait pas beaucoup de monde (comprendre que l’on s’ennuyait et que l’on commençait à se demander se qu’on faisait là) quand Victor à eu une idée toute simple : nous avons organisé sur les trois jours du salon un concours pour les enfants. Le principe était que chacun d’eux dessine l’aquarium de ses rêves et après tirage au sort, le gagnant remportait un lot extraordinaire, un Ozarium !

Cette idée a généré beaucoup de trafic sur notre stand, mais ce que je retiens surtout, ce sont les échanges avec les enfants, leurs regards fascinés par les poissons, leurs sourires et leur moue lorsqu’on leur expliquait qu’ils pouvaient manger des fraises qui avaient poussé grâce au caca des poissons 😉

“Mon rêve serait d’aider des personnes à construire une ferme aquaponique en Afrique”

Comment imagines-tu ton entreprise sur le moyen/long terme ?

Le plus important est que nos clients restent très satisfaits de nos services. Sinon, nous travaillons sur de nouveaux produits ainsi que de nouveaux marchés. Nous serons bientôt installés dans deux autres pays européens et sortirons un nouveau produit avant Noël 2015 ! À suivre?

Ton projet le plus fou ?

Ce serait de faire le tour des pays en voie de développement en Afrique avec mon sac à dos et m’arrêter dans les villages pour aider ceux qui le souhaitent, à construire une petite ferme aquaponique !

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CitizenFarm en chiffres

2013
Création de CitizenFarm
6
Nombre de colocataires (à écailles) que nous avons au bureau :
Gandhi, Nelson, Hector, Maurice, Pluton, Octave
81 et 31
Départements où sont fabriqués l’Ozarium (Tarn et Haute-Garonne)
3
C’est le nombre de jouets à bulles que j’ai sur mon bureau. Je suis le seul à jouer avec ça ?

Site web de CitizenFarm
Page Facebook de CitizenFarm

Crédit photo : CitizenFarm