Interview de Nicolas, jeune entrepreneur et fondateur de la jolie marque de papeterie, Le Papier fait de la résistance.

À l’ère du tout numérique, des tablettes et smartphones, Nicolas Guillemot a décidé de s’attaquer au monde la papeterie. Avec sa marque, Le Papier fait de la résistance, ce Lyonnais de 28 ans veut nous donner ou redonner l’envie de griffonner, de feuilleter agendas et petits cahiers.

Il n’existe pas d’opposition papier/digital. Nicolas croit au bon produit pour le bon usage. Le Papier fait de la résistance invite à gratter ses idées sur des petits carnets pour mieux les matérialiser.

Rencontre avec Nicolas, un optimiste, amoureux du travail bien fait !

Le Papier fait de la résistance, c’est quoi exactement ?

C’est une SARL qui produit de la papeterie d’excellente facture : cahier, calepin, enveloppe, affiche, etc. J’accorde une importance fondamentale à la qualité et aux petits détails. Nous voulons un ton et un discours léger, impertinent, un peu provoc. En somme, « soyons sérieux, mais ne nous prenons pas au sérieux non plus ».

“Nous visons petit pour grandir plus vite”

La fabrication est réalisée à Barcelone, la capitale des industries graphiques. Au début, je souhaitais être “made in France” parce que le côté local et la proximité pour travailler sont bien plus simples. Mais nous avons finalement opté pour un imprimeur à Barcelone qui possède un vrai savoir-faire artisanal (il travaille sur une vieille machine et à la main) et une capacité d’assurer de gros volumes. C’est le partenaire idéal !

Un tas d’acteurs gravitent autour de la marque : agence de communication, directrice artistique, développeurs… Six personnes travaillent à temps plein sur ce projet.

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Nous avons trois marchés : B to C présent via notre boutique en ligne, B to B to C présent dans 50 points de vente actuellement ainsi que les carnets personnalisables et collaborations. Nous avons très vite été sollicités par de gros acteurs tels que Pinterest, RTL ou encore Kenzo pour faire des collaborations. C’est un peu le coeur de notre métier.

Nous nous sommes financés dès le départ. « La tête dans les étoiles, mais les pieds bien sur terre ». Nous visons petit pour grandir plus vite. Nous avons actuellement trois collections : la gamme classique, les petites collections capsules et les carnets personnalisés.

Comment est né le Papier fait de la résistance ?

J’ai monté une société de conseils et d’investissements pour entrepreneurs avec deux associés. Nous accompagnons des porteurs de projets, des entrepreneurs aguerris qui viennent nous voir avec leur idée et nous leur déroulons le montage du projet de A à Z (étude de marché, montage du business plan, conseils, etc.)

Nous avons une deuxième casquette qui est celle d’investisseurs. Nous avons créé un cercle de dirigeants lyonnais, dont nous faisons partie, qui a pour but d’investir collectivement dans des projets. De ces deux métiers et né un troisième qui consiste à monter des projets dont l’idée vient de nous. Nous avons le syndrome de la femme enceinte ! C’est dans ce contexte-là que j’ai eu l’idée de créer une marque de papeterie. J’ai commencé à y réfléchir et à sonder le marché.

J’ai présenté ce projet à mes associés et je m’y suis de plus en plus attaché. J’avais envie d’être à la tête de celui-ci. La marque a deux ans et demi maintenant, elle est née le 18 juin 2013.

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Pourquoi t’es tu lancé dans la papeterie ?

J’étais un fervent utilisateur de Moleskine, mais de plus en plus frustré. Je trouve que cette marque s’est perdue dans son développement, je ne la trouvais plus authentique.

J’aime les beaux gestes artisanaux et les beaux produits. La papeterie est idéale pour cela. C’est aussi un bon support de communication. Ce qui m’amuse, c’est de me dire que le papier a beaucoup de choses à faire et à vivre !

As-tu rencontré des difficultés dans la création de ton entreprise ?

Aucune, j’ai évité les murs et n’ai jamais eu de gros coups durs. Bien sûr, j’ai fait de nombreuses petites bêtises. Par exemple, lorsque je me suis rendu compte que l’on avait oublié de mettre le 0 sur les règles qui se trouvent dans nos carnets. C’était non conforme !

“J’ai eu de la chance de faire partie du bon réseau avec les bons acteurs”

Selon toi, est-ce simple de créer une entreprise en France ?

Oui, je pense que nous avons les bons dispositifs d’accompagnement et d’aides, de subventions. Je ne suis pas dans le french bashing !

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Globalement, qu’est-ce qui te semble le plus difficile dans la gestion d’une entreprise ?

Ce qui est très important, c’est de bien s’entourer. Le plus difficile est de trouver les personnes qui vont graviter autour du projet. J’ai eu la chance de faire partie d’un bon réseau, avec les bons acteurs. Il faut aussi savoir déléguer.

Qu’est ce que ce projet t’a apporté ?

Je suis un éternel optimiste, ça m’apporte du plaisir quotidiennement. Quand j’ai vu que le projet pouvait fonctionner, cela m’a énormément donné confiance en moi. Et puis, j’ai ma papeterie gratuite !

Quel bilan peux-tu dresser aujourd’hui ?

Tout reste à faire ! C’est ambitieux de lancer une marque qui souhaite challenger Moleskine ! Le risque était de ne pas être à la hauteur, mais leurs clients nous ont fait de bons retours, donc c’est un joli bilan. Les collaborations ont confirmé l’intérêt pour notre marque et ça, c’est assez chouette !

“Bien souvent, les créateurs se cachent derrière leur business plan, mais il faut, à un moment, sauter la falaise pour se lancer !”

Quelle est ta vision du travail ?

Je ne connais pas ce mot ! Il me fait penser au mot labeur. Je n’ai pas le sentiment de travailler, je suis passionné par ce que je fais. Lors d’un recrutement, je dis aux candidats qu’ils me recrutent aussi ! Il faut que la boite et le produit leur correspondent. Je veux que toute l’équipe prenne du plaisir !

Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Il est indispensable de bien s’entourer et de se confronter à son marché très vite ! Bien souvent, les créateurs se cachent derrière leur business plan, mais il faut, à un moment sauter de la falaise et se lancer ! Il est important d’être conscient que le projet peut partir dans tous les sens. Mais dans tous les cas, ça avance !

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Petit, tu voulais faire quoi ?

Je voulais être PDG dès le CE2. J’ai toujours voulu avoir ma boite !

Un rêve un peu fou ?

Je suis bien là maintenant. Je voudrais que la marque devienne une référence dans le monde de la papeterie. J’aimerais monter d’autres entreprises aussi !

Le Papier fait de la résistance en chiffres

50
Points de vente
20
Références produits
5
Cafés par jour
100
Collaborations

Crédits photos : Le Papier fait de la résistance

Site Le Papier fait de la résistance
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