Rencontre avec Marine, une adoratrice du Kilim, tissu et technique de tissage qu’elle a découvert au Maroc.

L’histoire commence par un voyage à Marrakech, au coeur des souks colorés. C’est là-bas que Marine rencontre le Kilim (ndrl : technique de tissage originaire d’Anatolie). Bam ! C’est le coup de foudre.

À 25 ans, après une école de commerce et une expérience au sein d’une start-up, elle décide de créer Sorato, sa marque de sacs.

Animée par les voyages, l’artisanat et les cultures du monde entier, Marine souhaite marquer son temps à travers des objets porteurs d’une belle histoire et d’un véritable savoir-faire.

Rencontre avec cette créatrice à l’énergie contagieuse !

Sorato, c’est quoi exactement ?

Sorato, c’est une histoire de voyages et de coups de coeur. Lors d’un voyage au Maroc en mars 2015, j’ai découvert le kilim et j’ai eu un coup de cœur.
J’en ai acheté trop et c’est à ce moment-là que j’ai pensé à les utiliser pour créer des sacs ! Je suis donc rentrée avec 10 sacs qu’il fallait bien écouler !

J’ai donc créé un site pour les revendre, car cela m’amusait beaucoup. Tout est parti très vite alors j’ai refait une collection et petit à petit…

Quel a été le déclic pour te lancer ?

Après avoir quitté mon job chez Cheerz, j’avais besoin d’une pause. Je suis partie deux mois aux États-Unis. À mon retour j’ai décidé de m’investir pour Sorato et je suis retournée à Marrakech.

Je suis revenue avec assez de tissus pour une production de 30 sacs, entièrement réalisés en France afin d’avoir un contrôle sur la qualité.

J’ai pris contact avec 5 couturières et ensemble nous avons réalisé ces sacs complètement uniques. Cette fois-ci encore, la collection est partie très vite ! L’aventure était lancée.

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© Sorato

“La mode perd de son sens, on ne sait plus ce que l’on porte, ni d’où ça vient, ni comment c’est fait, ni dans quel but”.

Quelle est la philosophie de Sorato ?

Sorato souhaite sublimer l’artisanat, aller le chercher là où il se trouve et le remettre au coeur de la création. La mode perd de son sens, on ne sait plus ce que l’on porte, ni d’où ça vient, ni comment c’est fait, ni dans quel but.

Je pense qu’une nouvelle façon de consommer est en route et qu’il est essentiel de consommer avec des valeurs et du sens. Le nouveau luxe, c’est connaitre ce que l’on achète (sa provenance, sa composition) et comprendre pourquoi tel produit a été conçu.

C’est un mouvement qui se met en marche et qui s’illustre par exemple avec une demande de nourriture bio, d’énergies naturelles.

J’y crois beaucoup et je veux faire partie de ce mouvement.

Quelles sont tes inspirations et tes influences ?

Le monde, les matières, les rencontres, les voyages… J’adore être au contact de nouvelles personnes, comprendre comment ils créent, et pourquoi. Les voir à l’oeuvre et apprendre de nouvelles choses, de nouvelles techniques. Comprendre le sens entre un objet et une culture! Bref, encore une belle manière d’explorer le monde.

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© Sorato

Pourquoi ce choix de tissus ? Comment les choisis-tu ?

Au coup de coeur, à l’instinct, comme ça me vient. Bien sûr, il y a aussi les contraintes techniques de fabrication, mais les plus beaux Kilims, je les déniche au fin fond des souks. Je pars 4 jours seule à Marrakech, un peu comme en retraite spirituelle.

Il n’y a pas de prototype, ou de patronage, aucun d’entre eux n’a la même forme ni les mêmes détails et chacun doit faire l’objet d’une attention particulière. La collection se construit donc avec le coeur, au fil de la création, et c’est cela que j’aime.

“Ma vie de jeune entrepreneure ressemble à des montagnes russes”.

Avec qui travailles-tu ?

Pour le moment, je travaille en coworking avec quatre nanas épatantes qui bossent dans l’art, la pâtisserie ou encore la mode. On est dans le même bateau ! L’une d’entre elles vient de créer sa marque de vêtements – Luie, allez-y jeter un oeil, ses créations sont parfaites.

Et sinon, lorsque je travaille à l’atelier, j’ai la chance d’être aux côtés de deux talentueuses couturières – Julie et Laurence – qui ont vraiment des mains de fées et beaucoup de patience !

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Ça ressemble à quoi la vie d’un jeune entrepreneur ?

À des montagnes russes, et beaucoup d’adrénaline. Mi-marathon, mi-montagnes russes !

Quels sont tes projets avec Sorato ?

Je souhaite que Sorato soit dédié à la mise en valeur des savoir-faire du monde (artisanats locaux ou bien savoir-faire d’un créateur particulier !). J’aimerais que pour chaque voyage, chaque rencontre, il y ait une collection. Pour le moment, la quatrième édition de “Paris – Marrakech” est lancée, mais j’en ai encore plein de nouvelles idées en tête 😉

Quelles sont les difficultés que tu rencontres au quotidien ?

Que des petits tracas… tels que la production qui est très compliquée ou bien encore le fait de traverser tout Paris tous les jours… Mais rien ne m’arrête en tout cas. 😉

Si tu n’avais pas lancé Sorato, qu’aurais-tu fait ?

J’aurais lancé Sorato !

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© Sorato

Quel conseil pourrais-tu donner à quelqu’un souhaitant se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Agir !

Un rêve un peu fou ?

Avoir mes propres ateliers ! Mais aucun rêve n’est vraiment inatteignable.

Petite, tu rêvais de faire quoi comme métier ?

Architecte. Puis styliste. Puis caissière. Puis Présidente de la République… Je crois que j’ai toujours tout voulu faire.

Sorato en chiffres

50
Aiguilles cassées pour réussir à percer les Kilims de la dernière collection
40 kg
De bagages en soute
58
Thés à la menthe
2
Coups de soleil

Site de Sorato
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