Rencontre avec Emeric et Gauthier, fondateurs de Q de bouteilles.

En un clin d’oeil

La boite

Nom : Q de bouteilles
Créée en : 2016

Les Faiseurs

Prénom, nom : Emeric Cruchant-Fleuriau, Gauthier Decarne
Âge : 25 et 26 ans
Études : Ecole de commerce et école de théâtre

C’est l’histoire de deux amis, Emeric et Gauthier, fondateurs de Q de bouteilles, une marque de verres de table confectionnés à partir de bouteilles de vin.

En 2016, Emeric et Gauthier ont la fabuleuse idée de transformer les bouteilles vides de leurs soirées. Donnant une seconde vie à celles-ci en les recyclant en verres design, Emeric et Gauthier dépoussière par la même occasion les arts de la table.

Le succès est rapidement au rendez-vous et aujourd’hui, Emeric et Gauthier récoltent plus de 1 000 bouteilles par semaine dans la Baie de Somme chez les restaurateurs.

Retour sur les différentes étapes de ce projet alliant design et upcycling.

Q de bouteilles, c’est quoi exactement ?

Q de bouteilles est une entreprise qui récolte des bouteilles auprès de restaurateurs/hôteliers et les recycle en produit d’art de la table comme des verres, vases ou plus récemment des bougies.

Comment est né le projet ?

Q de bouteilles est né face au nombre de bouteilles que nous jetions lors de nos soirées étudiantes. L’idée nous est venue de leur donner une seconde vie.

“C’est à force de manipuler la matière que les idées viennent.”

Quelles valeurs défendez-vous à travers votre Q de bouteilles ?

La clé de voute de Q de bouteilles est évidement le recyclage. Nous accordons également beaucoup d’importance au travail des mains, à la fabrication fançaise et à l’utilisation des circuits courts.

La région du Pas-de-Calais, dans laquelle nous produisons, a une identité forte et colorée, une population authentique et chaleureuse. C’est tout cet univers attachant qui nous a poussé à nous tourner vers l’artisanat local à une heure où nous aurions pu produire à moindre coût à l’étranger.

Quelles ont été les étapes de création ?

L’aventure commence dans la cuisine d’un appartement parisien où nous découpions avec les moyens du bord, les « vestiges » de nos soirées entre amis, passées à rire, danser et débattre. Le succès du concept se révèle aussi rapide que le manque de bouteilles à découper. Nous décidons alors de réaliser un partenariat avec des restaurateurs de la Baie de Somme au Touquet, où a grandi Gauthier. L’objectif du partenariat : collecter une fois par semaine les bouteilles vidées de leur vin et remplies de souvenirs.

Nous nous sommes ensuite tournés vers différents artisans qualifiés qui assuraient chaque étape de fabrication du verre. En juillet 2016, 1500 verres sous le bras, nous nous lancions à la conquête de l’Ouest, sillonnant la côte du Touquet jusqu’à Biarritz, à la rencontre de potentiels distributeurs. 15 jours plus tard, après 2000 kms, 1500 verres écoulés dans une vingtaine de concept stores et un carnet de commandes bien rempli, Q de bouteilles est né.

Quels sont les processus de création et de production de vos produits ?

En ce qui concerne la création, c’est à force de manipuler la matière que les idées viennent. Les demandes de pièces sur mesure de nos clients développent également la créativité. Pour la production, chacune des étapes nécessite un savoir-faire artisanal. Chaque verre est unique par son histoire, son parcours et la manière dont il aura été façonné. L’hétérogénéité des teintes et des carrures rend discernable chacun d’entre eux.

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Aujourd’hui, comment et où trouvez-vous vos bouteilles ?

Nos bouteilles sont récoltées auprès de restaurateurs et hôteliers dans un rayon de 15km autour de notre atelier qui se trouve à Cucq (62). Nous comptons élargir notre source d’approvisionnement en mettant en place un système adapté aux particulier et professionnels du vin.

Combien êtes-vous à travailler chez Q de bouteilles ? Aujourd’hui

Aujourd’hui, nous sommes 9 chez Q de bouteilles. 6 personnes sont à la collecte/manutention/production/logistique et 3 personnes pilotent les fonctions production / communication / commerciales.

Qui sont vos clients et comment vous êtes-vous fait connaitre ?

Nous travaillons en direct, via notre boutique en ligne mais également avec des revendeurs allant du concept-store comme Fleux ou des grands magasins comme le Printemps. A ce jour nous avons un peu plus de 100 revendeurs en Europe. Aussi, nos verres sont sur des tables de restaurants, toujours sélectionnés avec soin (Les Grands Verres au Palais de Tokyo, l’un des restaurants du chef Alexandre Gauthier ou Florent Layden mais aussi des hôtels comme le Grand Hôtel Four Seasons de Saint Jean Cap Ferrat). Nous travaillons également sur des événements : le dernier en date était pour le groupe Pernod-Ricard où nous sommes allés 4 jours sur l’île des Embiez avec une partie de notre équipe afin de transformer en verres à cocktail toutes les bouteilles consommées lors de leur congrès annuel.

Existent-ils des personnes ou entreprises qui vous ont inspirées ?

Bien sûr, certains proches entrepreneurs, créateurs, designers, de jeunes boites françaises prometteuses ou déjà bien établies.

Il faut accepter les risques, y compris celui de l’échec.”

Qu’est-ce qui est le plus dur en tant que jeune entrepreneur ?

Le plus dur est de tenir le cap et de garder ses objectifs en vue, d’accepter les risques, y compris celui de l’échec.

Quelle est votre définition de l’entrepreneuriat ?

Réunir et mettre en place tous les éléments (humains, matériels, financiers) nécessaires à l’accomplissement d’un projet. Ensuite, trouver l’équilibre entre la liberté et les responsabilités qui sont propres au statut de l’entrepreneur.

Le travail, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Une source d’épanouissement, un moyen de s’accomplir et de rêver plus grand. Mais aussi une bonne excuse d’ouvrir une bière fraîche en fin de journée.

Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?

L’engouement autour de notre produit et les défis de toutes tailles que nous rencontrons chaque jour.

Un/des livres à conseiller ?

« Monstre » de Gérard Depardieu

Si c’était à refaire ?

On essaierait d’avoir une production effective plus rapidement, grâce à l’expérience engrangée.

Quels sont vos projets avec Q de bouteilles ?

Nous avons de nombreux dessins dans nos carnets pour de futurs produits autour de la bouteille (ou pas 😉 ).

Un rêve un peu fou ?

Découper un Maximus (1.38m, 570 litres) pour en faire un vase colossal.

Petits, que vouliez-vous faire comme métier ?

Emeric, cuisinier et Gauthier, pirate.

Crédit photos : Q de bouteilles