Témoignage de jeunes entrepreneurs qui ont créé Ediogames et qui se sont lancés dans la création de jeux vidéos.

E diogames, c’est l’histoire d’une bande de copains (Nicolas, Hugo, Franck et Clément) liés par une passion commune : le jeu vidéo. Tous âgés entre 24 et 25 ans, ils ont décidé de créer leur propre studio de jeux vidéo en 2014.

Avec déjà un jeu en ligne au compteur, intitulé “The Ultimatest Battle” , Ediogames défend le modèle du “free to play” : inutile d’acheter quelconque élément pour être le plus fort. Ici, chacun fait travailler ses méninges et doit faire preuve de stratégie pour gagner. Chez Ediogames, les joueurs sont traités d’égal à égal. Pas question d’avantager les plus dépensiers !

Qui se cache derrière Ediogames ?

Alors, dans l’équipe il y a : Nicolas, 24 ans, game designer et responsable de la communication, Franck, 25 ans, directeur artistique, Hugo, 24 ans, lead développeur, et Clément, 25 ans, développeur-UX designer-communiquant.

Nous travaillons à plein temps sur le projet, mais le studio est composé en tout de sept personnes qui travaillent (ou ont travaillé) sur le développement du projet.

Notre siège social se situe à Enghien-les-Bains (95), pratique puisque ce n’est pas loin de Paris (10mn en train) et qui plus est, proche de tous les membres du studio.

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Qu’est-ce que Ediogames exactement ?

Ediogames est un jeune studio de jeux vidéo indépendant, constitué d’amis passionnés qui baignent dans l’univers du jeu. Le studio a pour vocation de proposer des contenus originaux et de qualité tout en transmettant une “mentalité de gamer”.

Quand est né Ediogames ?

Le projet a vu le jour le 24 juillet 2012, précisément. C’était la première fois que nous nous sommes réunis afin de travailler sur notre jeu “The Ultimatest Battle”. Au départ, nous nous voyions qu’une fois par semaine. Puis nous avons fait en sorte de nous voir plus régulièrement, jusqu’à ce que chacun de nous s’investisse à plein temps sur ce projet.

L’entreprise, quant à elle, a été officiellement créée en janvier 2014, date du lancement de notre magasin en ligne.

“The Ultimatest Battle” est votre premier jeu, de quoi s’agit-il ?

“The Ultimatest Battle” (ou UB) est un jeu de plateforme en 2D où les joueurs s’affrontent en ligne et par équipe dans différents modes de jeu. Nous avons voulu créer un mélange des genres en prenant plusieurs styles de jeux auxquels les gamers sont déjà habitués. L’idée était de créer un concept original et déjanté !

Qu’avez-vous souhaité transmettre en créant votre studio de jeux vidéo ?

Notre jeu est gratuit (free to play), et nous mettons un point d’honneur à l’équité entre les joueurs, de manière à ce qu’un joueur qui ne souhaite pas dépenser dans le magasin en ligne ne soit jamais désavantagé par rapport à un autre. Nous combattons le modèle “pay to win” qui consiste à avantager les utilisateurs dépensant plus que les autres.

Ainsi notre boutique en ligne propose principalement des contenus esthétiques et aucun contenu que nous proposons ne rendra un joueur “plus fort” qu’un autre. Seuls la technique et le travail d’équipe mènent à la victoire.

“Connaître les points forts et les points faibles de chacun des membres permet d’anticiper les problèmes et d’en minimiser les conséquences”.

Arrivez-vous à vivre de cette activité ?

Pour le moment, nous ne vivons pas du jeu. Mais en parallèle de celui-ci, nous effectuons un certain nombre de prestations (création de sites web, d’applications, de mini-jeux ,etc.) afin d’apporter une certaine pérennité au studio.

Comment ça se passe au sein de votre équipe en matière de travail ?

Le fait de s’être associés avec des personnes de confiance est déjà un avantage : connaître les points forts et les points faibles de chacun permet d’anticiper les problèmes et d’en minimiser les conséquences.

Il est certes plus difficile de se mettre d’accord en étant plus nombreux, mais la diversité permet aussi de relancer les débats pour ne pas proposer des contenus trop vite, sans avoir réfléchi à toutes les éventualités.

Lorsqu’un débat sur tel ou tel sujet s’éternise, le responsable du domaine en question tranche (par exemple esthétiquement parlant, c’est le directeur artistique qui aura le dernier mot en cas de mésentente).

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Quelles sont vos inspirations ?

Nous sommes tous des passionnés de jeux vidéo depuis l’enfance. Chacun de nous a ses coups de coeur et son univers de prédilection. C’est ce qui nous permet d’avoir un avis objectif et de diversifier les contenus que nous proposons. Valve, Square enix ou Ankama (pour ne citer qu’eux) sont des studios qui nous ont inspirés.

Financièrement, comment s’est passée la création d’Ediogames ?

L’une de nos grandes lacunes a été le manque de recherche d’aides et de subventions. Nous nous sommes autofinancés depuis le début et il est aujourd’hui trop tard pour soumettre un dossier auprès de certains organismes. C’est un pari risqué, certes. Mais sans être prospère notre studio tient bon et continue sa croissance, pas aussi rapidement que si nous avions obtenu des subventions, mais sûrement.

“Rester objectif vis-à-vis de son projet est délicat. Étant donné qu’on a le nez dedans, on a du mal à constater les avancées au quotidien”.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

L’un des grands inconvénients lorsqu’on est entièrement indépendant (nous produisons et éditons notre propre jeu) est le manque de trésorerie : ce qui coûte le plus cher aujourd’hui, c’est la visibilité, comme toute communication de manière générale.

Puisque notre jeu est exclusivement en ligne, nous devons générer du trafic. Nous avons besoin de fond pour être connus. Et ce fond ne peut exister que si nous acquérons beaucoup de joueurs. Comme tous les studios indés qui naissent, il est assez simple de se perdre dans cette spirale infernale.

Quelles compétences avez-vous développées en tant que jeunes entrepreneurs ?

La polyvalence principalement. Le fait de devoir assumer chacun différents rôles au sein de l’équipe nous a forcés à gérer de nombreuses choses à la fois : il faut donc s’organiser en conséquence.

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The Ultimatest Battle

Qu’est-ce qui est le plus difficile au quotidien ?

Rester objectif vis-à-vis de son projet est toujours délicat : étant donné qu’on a le nez dans notre projet, on a du mal à constater les avancées au quotidien et les choses peuvent parfois sembler traîner. Il est important de se fixer quelques “points de repère”.

En ce qui nous concerne, ce sont les différentes conventions auxquelles nous participons : cela nous permet de faire le point sur notre activité par rapport à l’année précédente, à la même date. Nous pouvons ainsi constater les différentes avancées et garder notre motivation intacte (qui est l’une des qualités requises pour tout entrepreneuriat).

“Le plus important reste la motivation”.

Quels conseils donneriez-vous à des personnes souhaitant créer leur entreprise ?

De ne pas hésiter ! Il ne faut cependant pas foncer tête baissée, mais savoir où l’on veut aller et quel est le but de l’entreprise. Il faut toujours se remettre en question et ne rien considérer comme acquis.

Mais le plus important reste la motivation. Le fait de prendre des risques au quotidien peut démoraliser et il est tentant de vouloir baisser les bras. “Garder la niak”, “ne pas lâcher le bout de gras” sont autant d’expressions qui sont de mise !

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Vos études vous ont-elles aidé à mener à bien Ediogames ?

Nos études nous ont aidés pour la réalisation de ce projet, bien qu’elles n’étaient pas directement liées à l’univers du jeu vidéo. Chacun a effectué des études spécialisées dans le domaine du numérique, mais pas spécifiquement celui du jeu vidéo. Comme pour tout métier, l’essentiel des connaissances s’acquiert en exerçant.

Aujourd’hui, quel bilan pouvez-vous dresser d’Ediogames ?

Nous avons pu constater que notre modèle économique était viable, pour notre plus grande joie ! Mais nous manquons cruellement de notoriété et n’avons pas la trésorerie suffisante pour faire assez parler de nous ; cela fait parti du jeu, nous savions que démarrer de zéro nous permettrait de rester libres sur le projet, mais que le démarrage du studio serait plus lent et difficile.

Comment voyez-vous Ediogames dans quelques années ?

Nous espérons sortir assez rapidement notre jeu à l’international. Nous pallierons ainsi en partie à notre problème principal : le manque de trafic. Notre but est de faire de moins en moins de prestations, afin de pouvoir nous consacrer à 100% sur le studio de jeu (que ce soit pour “The Ultimatest Battle”, ou nos projets à venir).

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The Ultimatest Battle

Quels sont les moments qui ont marqué l’histoire d’Ediogames ?

La première réunion où nous avons travaillé sur ce projet : le 24 juillet 2012. Chaque 24 juillet nous offrons des chapeaux d’anniversaire en ligne pour chaque joueur qui se connecte.

Sinon, on se souvient de notre première Japan Expo. Pour nous, ce fut le point de lancement de notre Beta, c’est là que s’est formée la base de notre communauté (comptant aujourd’hui près de 25 000 testeurs).

Il n’y a pas spécialement eu de “coups durs” à proprement parlé, mais il est parfois difficile de garder notre motivation entière : après plus d’un an passé à plein temps sur le projet, ne pas pouvoir se rémunérer et devoir “ralentir” la progression du jeu en s’investissant davantage dans les prestations peut sembler décevant. Mais c’est ce qui fait qu’aujourd’hui nous pouvons poursuivre sereinement le développement de notre projet.

Une anecdote “made in Ediogames” ?

Un joueur nous a envoyé des répliques d’objets du jeu lors d’une convention (le dénommé Pingouinator). C’est toujours une joie de voir les joueurs s’approprier notre univers. Le fait de recevoir physiquement les armes du jeu était un peu une consécration.

Un rêve un peu fou ?

Que le jeu soit suffisamment connu pour se permettre quelques fantaisies : armes en mousse, figurines des personnages, costume de mascotte? Et pourquoi pas une convention spéciale consacrée à Ediogames ?

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Ediogames en chiffres

20 000
Joueurs inscrits sur The Ultimatest Battle
4
Conventions “geek” par an
12
Petits poneys au bureau

Crédits photo : Ediogames

Site web d’Ediogames
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