Cécilia et Vincent ont décidé d’ouvrir leur boulangerie à Bordeaux, au cœur du quartier Bastide. Rencontre avec ce couple de jeunes d’entrepreneurs.
Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’école et ne se sont plus quittés. Cécilia et Vincent Viard, forment un jeune couple qui a toujours souhaité monter son entreprise et plus particulièrement, rendre vivant le quartier de Bordeaux-Bastide. Peu ont cru à leur projet, mais avec obstination, ils ont créé la boulangerie T80, à leur image, où rencontre et partage sont les maîtres-mots.
Quel est le concept de la boulangerie T80 ?
Cécilia : nous avions l’idée d’une boulangerie comme lieu de rencontre. Il va bientôt y avoir un espace dédié à des ateliers « découverte » pour les enfants. Nous proposons également un espace où les gens peuvent s’asseoir et prendre le temps de manger. Nous souhaitons que la boulangerie T80 soit un lieu d’échange. Par ailleurs, nous avons rénové le local en gardant l’ancienne structure et avons fait appel à l’architecte d’intérieur Mickaël Jegu qui a su en un coup de crayon concrétiser nos idées et transformer ce lieu en seulement trois semaines.
Comment est née l’idée de créer la boulangerie T80 ?
Cécilia : nous nous sommes connus au lycée à Lormont en Gironde (33). Après le bac, nous avons été acceptés dans une classe préparatoire puis nous avons chacun intégré une école de commerce à Paris et Amiens. Nous avons toujours voulu créer une entreprise, mais nous ne savions pas dans quel domaine !
Vincent : quand nous sommes revenus à Bordeaux en juin 2013, nous nous sommes demandé ce que nous allions faire.
Cécilia : on cherchait à créer une entreprise à Bordeaux. Un jour, nous nous sommes promenés dans le quartier de Bordeaux-Bastide et on s’est dit « qu’est ce qu’il est mort ce quartier ! ». C’est comme ça que nous avons eu l’idée de créer une boulangerie. Vincent a trouvé en dix jours un apprentissage d’un an pour devenir boulanger et c’était parti !
Vincent : notre volonté a été de créer quelque chose dans ce quartier. On visait déjà ce local, mais cela a pris plus de six mois entre le « repérage » et la signature en 2015.
“Trop jeunes, sans garantie, on ne nous prenait pas au sérieux !”
Pourquoi T80 ?
Cécilia : c’est un type de farine, mi-complète mi-blanche. Nous l’utilisons pour le pain de campagne, notamment. C’est ce qu’il y a de meilleur pour la santé !
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour créer la boulangerie ?
Cécilia : trouver un financement a été le plus difficile ! Nous avons monté le dossier autour de ce projet de boulangerie et de ce local en particulier. Le problème était nous étions sans garantie. Nous avons eu beaucoup de refus. Un jour, nous avons rencontré une banquière, Madame Cazanave du LCL, qui a cru en nous. ?
Vincent : les débuts ont été compliqués avec le bailleur, car ses autres locataires sont de grandes entreprises ou de grandes institutions. Il ne nous trouvait pas sérieux !
Être de jeunes entrepreneurs vous a t-il changé ?
Cécilia : ce projet nous a fait grandir. Personne n’y croyait, même notre propre famille. Aujourd’hui, ils sont fiers. Cependant, Vincent et moi y avons toujours cru. Pour nous, c’est normal d’avoir réussi ce challenge !
Vincent : c’est compliqué de prendre du recul maintenant. Ce n’est pas facile de s’analyser ! En tout cas, le fait d’être à deux nous a rendus plus forts. Nous sommes fatigués, mais heureux !
Une journée à la boulangerie T80, ça ressemble à quoi ?
Cécilia : pour le moment, il n’y a pas de journée type !
Vincent : pour ma part, l’après-midi je m’occupe du pain ainsi que des courses de dernière minute !
« Depuis le lycée, nous savions que nous ne travaillerions pas pour un patron ! »
Combien de personnes travaillent à la boulangerie T80 ?
Cécilia : l’équipe est composée de deux boulangers (Corentin Meurant et Étienne Dutour), deux pâtissiers (Cédric Laville et Marine Doumen) et un vendeur (Sébastien Arjona), et nous deux, bien sûr !
Que préférez-vous dans votre métier ?
Cécilia : j’aime l’idée que ce soit mon entreprise. Je ne me lève pas pour rien le matin !
Vincent : c’est un métier prenant qui demande de nous impliquer avec plaisir. C’est gratifiant d’avoir ce genre de responsabilité.
« Le travail doit être une question de plaisir ».
Pourquoi avez-vous toujours eu l’idée de créer votre entreprise ?
Cécilia : depuis la seconde, nous savions que nous ne travaillerions pas pour un patron !
Quelle est votre définition du travail en tant que jeunes entrepreneurs ?
Cécilia : ma devise serait : « Peu importe comment je fais les choses tant qu’elles sont bien faites ! »
Vincent : pour moi, le travail doit être une question de plaisir. Cela ne doit pas être une contrainte.
Cécilia : oui, il faut que tout le monde soit content d’aller travailler. Nous, comme nos employés. Nous travaillons en équipe, tout le monde s’entraide et c’est très important.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Vincent : nous voulons être reconnus. Il n’y avait pas de boulangerie dans ce quartier de Bordeaux. Nous voulons que cet endroit soit un point de repère et que les gens s’y sentent comme chez eux. Nous souhaitons que cette boulangerie soit un lieu de rencontre au coeur du quartier.
Cécilia : Nous allons organiser des expositions aussi. Nous cherchons vraiment à rendre le lieu vivant.
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